Qu'est-ce qu'une prothèse totale de hanche ?
Une prothèse totale remplace votre articulation de hanche atteinte d’arthrose (perte du cartilage qui ne peut pas être reconstituée) ou de nécrose (mort du tissu osseux de la tête fémorale)

Elle est composée de deux pièces, emboîtées :

Une des pièces remplace la partie articulaire du bassin (cotyle).
L'autre remplace la tête du fémur, et comprend une tige qui est implantée dans le fémur, et une tête en acier inoxydable ou en céramique qui s'articule avec le cotyle.
Quel type de prothèse ?
Il existe de très nombreux modèles de prothèses, différents dans leur forme, leurs matériaux, certaines sont implantées sans « ciment » (terme employé qui désigne en fait une résine acrylique). Les modèles utilisés dans le service sont dérivés de modèles implantés depuis plus de 30 ans, donnant d'excellents résultats qui se maintiennent pendant de nombreuses années. C'est donc pour nous un gage de sécurité et de fiabilité, et font l'objet d'une surveillance continue, à chaque consultation de contrôle.
En général, un cotyle impacté avec une surface articulaire en céramique d'alumine sera être utilisé, si toutefois l'anatomie du bassin osseux en permet la fixation en toute sécurité. Les céramiques ont été améliorées ces dernières décennies et constituent un matériau parfaitement fiable, notamment en ce qui concerne les risques de fracture désormais exceptionnelles. L'avantage indéniable théorique de ce type d'implant est son caractère quasi inusable.
Chez certain patients (age ou pathologie particulière), un cotyle impacté avec une surface articulaire en polyéthylène et tête métallique dans un système a double mobilité sera utilisé afin de limiter au maximum le risque de luxation de prothèse.
Quelque soit le type de cotyle utilisé, la pièce fémorale sera soit scellée avec une résine acrylique, soit implantée sans ciment si la qualité osseuse le permet, en particulier chez les patients les plus jeunes.
Quelle cicatrice ?
Il existe plusieurs façons d'aborder la hanche pour implanter une prothèse.
La voie antérieure, utilisé depuis plus de 40 ans dans le service, se situe à la partie haute de la cuisse, sur le devant, sur environ 10 à 12 centimètres. Le chirurgien passe ainsi entre les muscles, sans les couper, ni couper non plus d'os, sauf le col et la tête du fémur qui sont remplacés par la prothèse.
Cette voie d’abord est donc non invasive, elle permet une récupération fonctionnelle plus rapide et présente le moins de risque de luxation.
Quand faut-il opérer ?
Quelle que soit la raison pour laquelle vous souffrez de la hanche, il n'y a jamais d'intervention urgente. Il s'agit en effet d'une intervention importante, présentant un risque de complications qu'il faut prévenir par des précautions et des examens préopératoires appropriés. Les progrès de l'anesthésie et notre grande habitude de cette opération en fait presque une intervention de routine, l’intervention durant en moyenne 45 minutes.
Quels bénéfices devriez-vous tirer d'une intervention ?
Quelque soit la cause de l'altération de l'articulation de la hanche (usure du cartilage ou arthrose, maladie rhumatismale, nécrose, séquelle post-traumatique ou d'une maladie de l'enfance), l'impotence est due à des douleurs d'intensité croissante, de localisations diverses (sur le devant de l'articulation ou au contraire externes ou fessières, dans la cuisse ou dans le genou), et un enraidissement qui peut devenir handicapant dans la vie de tous les jours, pour les soins de pied, s'asseoir, monter les escaliers..., et retentir à la longue sur les genoux et la colonne vertébrale.
Une prothèse totale de hanche, en remplaçant la partie abîmée de l'articulation, redonne de la souplesse, fait disparaître les douleurs dues à l'altération de la hanche, et peut améliorer la fonction des genoux et du dos. La plupart des personnes opérées, au bout de quelques mois, " oublient " qu'ils sont porteurs d'une prothèse, mènent une vie normale et peuvent même reprendre des activités sportives. Une minorité cependant pourra ressentir sa présence de temps à autre, sans pour autant qu'elle constitue une gêne importante. Exceptionnellement, une prothèse sans défaut pourra rester douloureuse ou raide, sans cause précise.
Les examens pré opératoires
Outre ceux prescrits pour l'anesthésie, adaptés à votre état de santé, il est impératif de rechercher une infection que vous pourriez ne pas ressentir, afin de la traiter. C'est pourquoi une consultation chez votre dentiste et une radio des dents (panoramique dentaire) sera nécessaire avant votre intervention.
En effet, cette infection peut parfaitement se propager par voie sanguine à votre prothèse, même longtemps après l'intervention, entrainant de graves conséquences. Les autres maladies favorisant une infection sont principalement le diabète déséquilibré et le surpoids.
Selon les résultats de votre prise de sang apporté pour la consultation d’anesthésie, en cas d'anémie ou de manque de fer, une perfusion de fer puis des injections d'EPO (érythropoïétine) permettront de limiter au maximum le risque de transfusion sanguine.
L'hospitalisation, la convalescence et les suites opératoires :
Pour plus d'information sur l'hospitalisation et les suites, vous pouvez consulter notre Livret : Vivre avec une prothèse de hanche