Cette note explicative a pour objet de répondre simplement à la plupart des questions que vous vous posez. Elle ne prétend pas rendre compte de toutes les situations, parfois complexes, tant en ce qui concerne le diagnostic, I'évolution, les traitements, leurs risques, etc...
Le rhumatisme psoriasique, qu'est-ce que c'est ?
Le psoriasis est une maladie de peau caractérisée par des plaques rouges recouvertes de squames situées sur certaines zones de prédilection comme les coudes ou les genoux. Quand il se localise dans le cuir chevelu, il entraîne la formation de grosses pellicules. Cette maladie est assez fréquente puisqu’elle touche 3 à 5% de la population. Son évolution est souvent chronique avec des poussées et des remissions qui se font sans cicatrice. Dans 5 à 7% des cas le psoriasis peut être accompagné d’une atteinte articulaire appartenant au groupe des spondylarthropathies.
Le rhumatisme psoriasique est un rhumatisme inflammatoire touchant les articulations périphériques (arthrites) et parfois la colonne vertébrale (ou atteinte axiale) ainsi que l’insertion des tendons (ou enthéses).
1. Y a t-il un terrain particulier ?
Le début de la maladie se situe en général entre 30 et 45 ans avec une grande fréquence des formes familiales. Les hommes et les femmes sont atteints de façon identique. La forme périphérique représente 70% des rhumatismes psoriasiques et est le plus souvent féminine sans association avec l’antigène HLA B27. Les manifestations rachidiennes sont plus fréquentes chez les hommes avec une association à l’antigène HLA B27 dans 50% des cas.
2. Qu’est ce que l’antigène HLA B27 ?
L’antigène HLA B27 est une protéine que l’on retrouve normalement à la surface des globules blancs de certaines personnes. Il existe un lien statistique entre la présence de cet antigène et les spondylarthrites. En effet, l’antigène HLA B27 est retrouvé chez 8% des personnes sans spondylarthrite et chez 50% des patients souffrant de rhumatisme psoriasique de forme axiale. Cependant, on ne sait toujours pas quel lien existe entre l’antigène HLA B27 et la spondylarthrite.
3. Quels sont les symptômes du rhumatisme psoriasique ?
Dans prés de 80% des cas l’atteinte articulaire est contemporaine ou secondaire à l’atteinte cutanée. Cependant dans 20% des cas les manifestations cutanées peuvent apparaître après l’atteinte rhumatismale. Il existe aussi des rhumatismes psoriasiques sans psoriasis. Dans ce cas, la présence d’un psoriasis dans la famille peut guider le diagnostic.
Il existe trois signes rhumatologiques majeurs : l’atteinte des articulations périphériques, l’atteinte axiale et l’atteinte de l’insertion des tendons.
L’atteinte des articulations périphériques ou arthrites désigne l’inflammation de la membrane synoviale qui recouvre les articulations. L’aspect caractéristique est la monoarthrite ou l’oligoarthrite chronique. Les lésions articulaires sont constructrices et destructrices et peuvent être très mutilantes. Sur les mains, l’atteinte des dernières articulations des doigts (interphalangiennes distale) évoque fortement ce diagnostic.
Lorsqu’elles sont présentent, les manifestations axiales et tendineuses sont les mêmes que dans la spondylarthrite ankylosante.
4. Comment fait-on le diagnostic ?
La description de vos douleurs, la présence d’un psoriasis cutané ainsi que l’examen clinique de votre médecin permet de suspecter fortement le diagnostic. Les examens biologiques se résument à un bilan inflammatoire et à la recherche du HLA B27 qui est un critère important dans les formes axiales. Les examens radiologiques sont guidés par vos douleurs. Cependant, en première intention, votre médecin recherchera une atteinte des articulations sacro-iliaques par une radiographie ou un scanner et une atteinte de la charnière dorso-lombaire (à la recherche de « syndesmophytes »)
Cependant il n’est pas rare que le diagnostic soit porté plus tardivement devant un tableau clinique et radiologique plus évolué.
5. Quels sont les principes de traitement ?
Les objectifs sont de calmer la douleur et l’inflammation, et de lutter contre un éventuel enraidissement dans les formes axiales. Il est basé essentiellement sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens et sur les antalgiques. S’ils sont insuffisants, des traitements « de fond » d’action lente peuvent vous être prescrits. Récemment, de nouveaux produits (Anti TNF alfa) très efficaces ont permis d’élargir la panoplie des traitements de fond. Ils ne sont actuellement réservés qu’aux rhumatismes psoriasiques résistants aux autres traitements.
Les traitements locaux (infiltrations ou synoviorthèses) sont aussi utiles quand une articulation reste douloureuse malgré un traitement efficace sur les autres articulations. La rééducation a une place importante dans les formes axiales. Son but est d’améliorer vos symptômes et de lutter contre les attitudes vicieuses.
Bibliographie :
- Dougados M et al. Spondylarthrite en en 100 questions. Ed NHA communication.
- Godeau P, Herson S, Piette JC- Traité de Medecine, 1996, 2056-58, 3e édition. Ed Flammarion.