Polyarthrite rhumatoïde

Cette note explicative a pour objet de répondre simplement à la plupart des questions que vous vous posez. Elle ne prétend pas rendre compte de toutes les situations, parfois complexes, tant en ce qui concerne le diagnostic, I'évolution, les traitements, leurs risques, etc...

VOUS AVEZ UNE POLYARTHRITE RHUMATOIDE (PR)

1. La polyarthrite rhumatoïde, qu’est ce que c’est ?

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire chronique. Elle touche les articulations (d’où le nom « arthrite ») et s’accompagne d’épanchement articulaire. Cet épanchement est lié à la multiplication anarchique des cellules synoviales qui se trouvent à l’intérieur des articulations. Ces cellules sont agressives pour les tissus environnants (le cartilage qui recouvre l’os, l’os, les ligaments et les tendons) et entraînent des destructions articulaires. A la longue, des déformations articulaires peuvent apparaître surtout en l’absence de traitement.

Le diagnostic peut être difficile au début. Il faut souvent quelques mois d’évolution avant de pouvoir le poser. L’étiologie de la polyarthrite reste inconnue. C’est une maladie « auto-immune » caractérisée par la présence d’anticorps (facteur rhumatoïde) et de complexes immuns tissulaires qui sont fabriqués par le patient. Elle n’est donc ni une maladie infectieuse, ni une maladie contagieuse, ni une maladie cancéreuse.

2. Qu’est elle sa fréquence ?

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie relativement fréquente puisqu’elle touche entre 0.3 et 1.5% de la population globale en France (en fonction des critères utilisés). Il existe une nette prédominance féminine puisque qu’elle touche 2 à 4 femmes pour un homme. L’age de début se situe en général vers de 45 ans.

3. Quels sont les symptômes ?

La polyarthrite rhumatoïde se caractérise par une inflammation de plusieurs articulations avec gonflement articulaire bilatérale et symétrique prédominant sur les mains, les poignets et les pieds. L’atteinte des articulations s’accompagne souvent d’une atteinte des tendons et de leurs gaines synoviales (« ténosynovites »). Les douleurs sont dites « inflammatoires » c’est à dire qu’elles réveillent le patient en deuxième partie de nuit et qu’elles sont maximales le matin au réveil entraînant un dérouillage matinale.

L’atteinte articulaire s’accompagne souvent de signes plus généraux tels qu’une grande fatigue, d’une perte de poids ou une fièvre modérée.

On peut observer parfois des manifestations dites « extra-articulaires » (qui touche d’autres organes). On peut observer des « nodules rhumatoïdes » qui forment des « boules » perceptibles sous la peau, le plus souvent au niveau des coudes. Plus rarement, la PR peut toucher le cœur, le poumon, les yeux ou les nerfs.

4. Comment fait-on le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde ?

Le diagnostic précoce de la polyarthrite rhumatoïde est souvent difficile à poser car les signes visibles par le médecin ne sont pas spécifiques de la maladie et peuvent se retrouver dans d’autres pathologies. Des examens de laboratoire et radiologiques sont donc nécessaires. Dans le sang, on met souvent en évidence une inflammation caractérisée par une augmentation de la vitesse de sédimentation (ou VS), et de la présence d’une anémie (baisse modérée du taux d’hémoglobine). Parfois le facteur rhumatoïde est présent, on parle donc de polyarthrite « séropositive ».

Le médecin sera probablement amené à ponctionner une articulation pour analyser le liquide articulaire qui sera très riche en cellule (on parle dans ce cas d’arthrite inflammatoire).

Les radiographies sont indispensables au diagnostic. Au stade précoce de la maladie, elles sont souvent normales. Cependant petit à petit les articulations apparaissent comme « grignotées », il s’agit des érosions articulaires.

5. Comment évolue la maladie ?

Il existe plusieurs types de polyarthrite rhumatoïde (sévère ou modérée) en fonction de la gravité des symptômes, de la destruction articulaire et de la réponse aux différents traitements.

L’évolution se fait soit vers la régression des symptômes, soit vers la stabilisation soit vers l’aggravation. Son évolution se fait le plus souvent par poussée plus ou moins longue, d’intensité variable. Tout dépend de la réponse aux différents traitements actuellement disponibles.

6. Quels sont les principaux traitements ?

Les traitements de « crises » permettent de soulager rapidement les douleurs. Ils regroupent les antidouleurs ou antalgiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les corticoïdes.

Les traitements de fond permettent de ralentir voir de stopper l’évolution de la maladie. Il est donc important de les débuter précocement dés que le diagnostic est posé. Récemment, de nouveaux produits (Anti TNF alfa) très efficaces ont permis d’élargir la panoplie des traitements de fond. Ils ne sont actuellement réservés qu’aux PR résistantes aux autres traitements.

Les traitements locaux (infiltrations ou synoviorthèses) sont aussi utiles quand une articulation reste douloureuse malgré un traitement efficace sur les autres articulations. Enfin la chirurgie orthopédique peut être utile dans certain cas.

Bibliographie :

  • Godeau P, Herson S, Piette JC- Traité de Medecine, 3e édition. Ed Flammarion.
  • Kahn M.F, Peltier A.P, Meyer O, Piette J.C- Maladies et syndromes systémiques. Ed Flammarion.