Cette note explicative a pour objet de répondre simplement à la plupart des questions que vous vous posez. Elle ne prétend pas rendre compte de toutes les situations, parfois complexes, tant en ce qui concerne le diagnostic, I'évolution, les traitements, leurs risques, etc...
Qu'est-ce que c'est ?
Les injections locales sont de pratiques courantes dans le traitement des affections rhumatologiques. Il s’agit d’une injection d’un médicament dont le but est d’agir au contact de votre lésion. Le but est d’injecter un quantité minimale de substance active dans la zone à traiter afin d’obtenir une efficacité aussi grande qu’une corticothérapie générale, en évitant en grande partie les effets secondaires.
Ces infiltrations peuvent être réalisées dans les régions péri articulaires (à coté d’un tendon ou dans une gaine tendineuse). Le plus souvent, le produit injecté est un anti-inflammatoire appartenant à la famille des corticoïdes.
Quel est le rôle des infiltrations ?
Le but des infiltrations intra-articulaires de corticoïde est d’injecter une quantité minimale de substance active dans la zone à traiter afin d’obtenir une efficacité aussi grande qu’une corticothérapie par voie générale en évitant la majorité des effets secondaires. Elles sont indiquées en cas de douleurs articulaires intenses associées à des signes inflammatoires locaux (tels qu’un épanchement intra-articulaires).
Pour éviter certaines complications, vous devez signaler à votre médecin certaines affections dont vous souffrez, en particulier :
- Si vous êtes diabétique : les corticoïdes ont tendance à déséquilibrer le diabète, ce qui nécessite une surveillance particulière de vos glycémies capillaires après le geste.
- Si vous êtes hypertendu : les corticoïdes ont tendance à augmenter la pression artérielle. Si vous êtes correctement équilibré, le faible dose injectée n’aura pas de conséquence sur votre hypertension.
- Si vous prenez un traitement anticoagulant, l’augmentation de la fluidité de votre sang peut rendre l’infiltration intra-articulaire plus difficile mais non contre-indiqué.
- Si vous avez une tendance allergique : les allergies aux corticoïdes sont rares mais votre médecin doit être averti de votre terrain.
- Si vous avez actuellement une maladie infectieuse ou si vous avez eu récemment de la fièvre, il est logique de repousser l’infiltration pour éviter tout risque d’aggravation de votre infection.
- Si vous êtes enceinte : les infiltrations ne sont pas contre-indiquées pendant la grossesse mais elles doivent être réalisées avec modération.
1. Comment se déroule une infiltration ?
Elle se déroule en général en consultation. Dans le cas d’une infiltration d’un genou, vous êtes en position allongée sur le dos. Après avoir réalisé une désinfection locale et s’être soigneusement lavé les mains, votre médecin piquera votre genou avec une aiguille montée sur une seringue et essaiera de ponctionner du liquide s’il en existe à l’intérieur de votre articulation (pour analyse). Après cette tentative, il injectera le produit actif à l’intérieur du genou avant d’enlever l’aiguille. Après ce geste, il mettra un pansement qu’il faudra garder quelques heures.
L’efficacité de cette infiltration n’est pas immédiate et survient le plus souvent au bout de quelques jours.
2. Que faut-il surveiller après ce geste ?
De façon systématique, il est conseillé de se reposer durant votre retour en voiture et à votre domicile. Dans la grande majorité des cas, ce geste est très bien supporté et permet de diminuer les douleurs en quelques jours. Cependant, si vous ressentez des douleurs intenses avec augmentation de volume de l’articulation infiltrée ou de la fièvre, vous devez contacter votre médecin.
3. Quels sont les effets secondaires ?
Lorsque les infiltrations sont réalisées par un praticien entraîné les effets secondaires sont rares et minimes.
Le malaise vagal simple est toujours possible. Il se manifeste par des sueurs profuses associées à une baisse de la tension, une baisse du rythme cardiaque voir à une perte de connaissance brève. Il est le plus souvent bénin et transitoire et survient pendant ou au décours du geste. Dans ce cas, le simple repos avec les jambes surélevées suffit pour faire disparaître ce malaise.
Parfois des « Flushs » peuvent survenir. Ils se manifestent par une rougeur du visage avec sensation de chaleur et parfois de maux de tête. Cet incident est bénin et disparaît spontanément en quelques jours.
Les allergies voire les chocs anaphylactiques sont toujours possibles mais heureusement ils sont très rares avec les corticoïdes.
Les infiltrations très superficielles (notamment au niveau des doigts) peuvent entraîner des atrophies cutanées qui se manifestent par une fonte des tissus graisseux associée à une dépigmentation. Cet effet indésirable est rare et peut être lié à l’utilisation de certains corticoïdes.
L’infection reste la complication la plus grave. Elle est heureusement rare. Son risque est estimé à moins d’une pour 71 000 infiltrations. Elle se manifeste par une augmentation douloureuse de volume de l’articulation infiltrée associée ou non à de la fièvre. Dans ce cas un traitement approprié doit être rapidement mis en route.
Bibliographie :
- BARDIN Th, KUNTZ D. Thérapeutique Rhumatologique. Ed Médecin-Science, Flammarion.
- BARON D. Les gestes en rhumatologie. Ed Sauramps medical.