Cette page constitue un complément d’information à votre première consultation au sein du Groupe Hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon au cours de laquelle une information individualisée vous a été délivrée. Il a été conçu pour tenter de répondre aux questions que vous pouvez vous poser et vous permettre de mieux comprendre les objectifs et principes de l’intervention qui vous a été proposée.
Qu'est-ce qu'une incontinence urinaire ?
L’incontinence urinaire se définit par toute fuite involontaire d’urine à l’origine d’une gène. Il existe plusieurs types d’incontinence urinaire :
- L’incontinence urinaire d’effort : elle se définit par des fuites lors de l’effort (activités sportives, toux, rire, éternuement, marche, changement de position).
- L’incontinence urinaire par urgenturie (ou impériosités) : elle se définit par des besoins urgents qu’il n’est pas possible de retenir.
- L’incontinence urinaire mixte : elle associe des fuites à l’effort et des fuites par impériosités.
L’incontinence urinaire d’effort résulte d’une faiblesse des muscles du périnée (périnée : partie du corps fermant en bas le petit bassin et traversée par la terminaison des voies urinaires, génitales et digestives) chargés de soutenir la vessie et l’urètre (urètre : canal allant de la vessie au méat urinaire, permettant l’évacuation de l’urine), et d’une faiblesse du sphincter de l’urètre (muscle chargé d’assurer l’étanchéité de la vessie).
Lorsque la rééducation périnéale a échoué ou que l’incontinence à l’effort est très importante, l’intervention est actuellement un des moyens les plus performants pour faire disparaître durablement les fuites à l’effort.
Aucun médicament n’est actuellement actif sur l’incontinence urinaire d'effort même si l’introduction d’un traitement hormonal substitutif peut améliorer un peu la symptomatologie.
Quel est le principe de l'intervention ?
Elle consiste à positionner sous l’urètre une petite bandelette en matériel synthétique. Cette bandelette, telle un hamac, restera sous l’urètre, le soutenant lors de l’effort afin d’empêcher les fuites. Notez que toutes les incontinences urinaires ne relèvent pas de cette intervention. Le choix de cette technique sera effectué par votre médecin après vous avoir examiné et demandé le cas échéant, quelques examens complémentaires comme par exemple un bilan urodynamique.
Avant l'intervention
Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation d’anesthésie aura lieu quelques jours avant l’intervention.
Le choix de l’anesthésie : anesthésie locale, anesthésie loco-régionale (seule la partie inférieure du corps est endormie) ou anesthésie générale (vous dormez complètement) sera effectué par le chirurgien et le médecin anesthésiste en fonction de votre dossier et en tenant compte de votre avis.
L’intervention aura lieu après s’être assuré, par une analyse d’urines récente, que vous n’avez pas d’infection urinaire. En cas d’infection urinaire, votre intervention pourra être reportée.
Comment se passe l’opération ?
Au bloc opératoire, en position gynécologique, trois petites incisions seront pratiquées, l’une de 1,5 cm à l’intérieur du vagin, deux de quelques millimètres sur le pubis ou à la racine des cuisses. La bandelette est passée et positionnée sous l’urètre à l’aide d’aiguilles. La durée de l’intervention est de 20 à 30 minutes. Une sonde urinaire peut être laissée en place quelques heures.
Les techniques récentes de passage de la bandelette sont très sûres et les complications pendant l’intervention très rares (plaie de la vessie, plaie de l’urètre, hémorragies et hématomes). Complications graves : toute intervention, même minime, comporte des risques exceptionnels et imprévisibles mais parfois très graves (plaie intestinale, plaie vasculaire, accident cardiaque, allergie…)
Après l'intervention
L’intervention est le plus souvent réalisée en chirurgie ambulatoire.
Avant votre sortie l’infirmière vérifiera que vous n’avez pas de difficulté à vider votre vessie.
La durée de la convalescence est en moyenne de deux semaines, cette durée pouvant être adaptée en fonction de votre profession. Dès votre sortie, vous pourrez reprendre une activité normale en évitant les efforts violents et le port de charges lourdes (supérieures à 5kg). Vous devrez éviter les bains et vous abstenir de relations sexuelles et d’activités sportives pendant quatre semaines. Une consultation de contrôle sera prévue quelques semaines après votre intervention.
Quelles sont les suites de l’intervention ?
L’intervention est peu douloureuse. Vous pourrez ressentir quelques brûlures en urinant ou constater que vous urinez avec un jet plus faible. Des pertes vaginales sont possibles pendant quelques jours.
Pratiquée depuis 1995, cette technique est devenue l’intervention de référence de l’incontinence urinaire d'effort de la femme. Plus d’un million de femmes dans le monde ont été opérées avec un taux de réussite proche de 90%.
Néanmoins, comme pour toute intervention, certaines complications surviennent parfois.
- Infections : la sonde urinaire que vous avez peut-être portée après l’intervention peut favoriser la survenue d’une infection urinaire. C’est pourquoi votre chirurgien la retirera au plus vite. En cas d’infection urinaire, quelques jours d’antibiotiques permettront une guérison rapide. La bandelette étant très bien tolérée et intégrée dans l’organisme, le risque de son infection est exceptionnel.
- Difficultés à uriner : il est habituel d’uriner avec un jet moins puissant après l’intervention. Parfois, des difficultés importantes nécessitent de conserver la sonde urinaire quelques jours supplémentaires. Lorsque ces difficultés persistent, votre chirurgien décidera de l’opportunité d’une réintervention.
- Envies fréquentes : il est parfois constaté après l’intervention des envies d’uriner plus fréquentes et plus urgentes. Ces anomalies disparaissent habituellement en quelques jours ou semaines. En cas de persistance, n’hésitez pas à en parler à votre chirurgien.
- Douleurs : l’intervention ne nécessitant pas de grandes incisions ou de gestes traumatisants, les douleurs sont généralement minimes et limitées aux quelques jours suivant l’intervention. Il est parfois possible de ressentir quelques douleurs comme des crampes à la racine des cuisses. Il est exceptionnel que les douleurs persistent nécessitant alors une prise en charge spécifique.
- Problèmes de cicatrisation : les incisions au niveau de la peau cicatrisent en une dizaine de jours. Au niveau du vagin, des défauts de cicatrisation sont parfois constatés. Signalez à votre chirurgien un écoulement vaginal anormal.
En cas de brûlures urinaires persistantes, d’urines troubles ou d’odeur « forte », de fièvre, de difficultés importantes pour uriner, n’hésitez pas à contacter le service au 01 44 74 28 32.