Le cancer de la prostate touche chaque année environ 60 000 hommes en France. Il s’agit d’un cancer de bon pronostic, associé à une mortalité en baisse régulière depuis 1990, notamment grâce à l’amélioration du dépistage*. En la matière, le Centre de Cancérologie de l'Est Parisien est à la pointe : il fait partie des rares structures en France à pratiquer les biopsies prostatiques ciblées par voie transpérinéale, un geste précis et plus sûr issu des nouvelles technologies.
Pourquoi pratiquer une biopsie de la prostate ?
Le dépistage du cancer de la prostate se fait en plusieurs étapes. En première intention, il s’agit de pratiquer un toucher rectal qui renseigne sur l’éventuel augmentation de volume de la prostate et/ou la présence de zones indurées, complété d’un dosage sanguin du PSA** et en cas d’anomalie, une IRM est réalisée. Lorsqu’il existe une suspicion de cancer de la prostate, une biopsie est proposée au patient.
Une biopsie de prostate, qu’est-ce que c’est ?
Le principe de cette exploration est de prélever des fragments de tissu prostatique pour les analyser au microscope et confirmer ou non la présence de cellules cancéreuses.
Jusqu’à 2022, ce prélèvement se faisait classiquement par voie transrectale, c’est-à-dire à l’aide d’une sonde d’échographie munie d’une aiguille introduite via l’anus, permettant la réalisation des prélèvements prostatiques à travers la paroi du rectum.
La voie transrectale pour la biopsie de prostate, quels inconvénients ?
Le rectum est rempli de bactéries pathogènes, vouées à être rejetées du corps : le passage de l’aiguille à travers cet organe est donc associé à un risque d’infection prostatique, par l’introduction au cœur de la prostate, des bactéries présentes dans le rectum et emportées par l’aiguille à biopsie.
Par ailleurs, le fait de piquer à travers le rectum peut déclencher des saignements rectaux parfois importants.
Quelles conséquences de la biopsie de prostate par voie transrectale pour les patients ?
Une antibiothérapie prophylactique est prescrite aux patients en amont de la biopsie prostatique par voie transrectale pour les protéger de ce risque de complication infectieuse. Si elle limite considérablement la survenue d’infection, il n’en reste pas moins qu’environ 5% des patients développent une prostatite, parfois compliquée de septicémie. De plus, le recours à cette antibiothérapie systématique participe au développement de l’antibiorésistance, contre laquelle nous essayons pourtant de lutter, en limitant le recours aux antibiotiques.
Pourquoi la biopsie ciblée par voie transpérinéale de la prostate est-elle une grande avancée ?
Non seulement elle améliore la précision du geste, mais en plus elle diminue grandement le risque d’infection prostatique et supprime le risque de saignements rectaux. Il s’agit de faire passer l’aiguille à biopsie par le périnée (l’espace entre les bourses et l’anus) en la guidant précisément par échographie.
Comment se déroule une biopsie de prostate échoguidée par voie transpérinéale ?
Grâce à un matériel innovant, conçu et produit en France, il est désormais possible de fusionner les images échographiques et IRM et de visualiser, en 3D, la prostate du patient. Cela permet de lui proposer un diagnostic précis et une prise en charge personnalisée.
En s’appuyant sur l’assistance technologique permettant la fusion entre les images IRM et échographiques, pratiquée au bloc opératoire, le chirurgien urologue introduit une sonde d’échographie dans le rectum pour faire une acquisition en 3D de la prostate du patient. L’aiguille à biopsie, quant à elle, est placée dans la prostate en passant par l’espace entre la bourse et l’anus, c’est-à-dire le périnée. Il prélève plusieurs fragments de tissu prostatique, en s’assurant grâce au guidage échographique qu’ils concernent précisément la ou les parties identifiées comme suspectes en IRM, tout en échantillonnant le reste de la prostate pour la contrôler dans son ensemble et ne pas passer à côté de zones non détectées mais pourtant souvent atteintes. Ainsi, grâce à la biopsie ciblée par voie transpérinéale, non seulement le risque de complications infectieuses devient très rare et le risque de rectorragies nul, mais en plus le taux de cancer de la prostate détectés est meilleur.
Où réaliser une biopsie de prostate transpérinéale échoguidée ?
Pour être en mesure de réaliser des biopsies ciblées par voie transpérinéale, il faut être équipé d’un matériel spécifique et que les urologues soient formés à cette technique. C’est, à ce jour, le cas de peu d’hôpitaux en France. Le Centre de Cancérologie de l'Est Parisien en est équipé et fait donc partie des rares établissements à proposer cette approche, qui plus est en secteur 1 et sans dépassement d’honoraires. Hors exception, nos chirurgiens urologues ne pratiquent plus que ce type de biopsie, compte tenu de ses bénéfices pour le patient. En 1 an, 150 patients ont bénéficié de cette technique de pointe, qui améliore le dépistage du cancer de la prostate ainsi que les conséquences pour le patient.
*source : Institut National du Cancer 2023 https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers/Les-cancers-les-plus-frequents/Cancer-de-la-prostate
** Abréviation du terme anglais Prostatic Specific Antigen, Antigène Spécifique de la Prostate en français : substance libérée dans le sang par la prostate.
Nos experts chirurgiens urologues
Les chirurgiens urologues qui accompagnent les patients du Centre de Cancérologie de l'Est Parisien pratiquent déjà les biopsies transpérinéales échoguidées. Parmi eux, le Dr Martin Mouton est référent sur cette pratique depuis plus d'un an.
En cas de cancer de la prostate diagnostiqué ou suspecté, contactez le Centre de Cancérologie de l'Est Parisien
>> par téléphone au 01 44 74 28 90
>> par mail à l'adresse ccep@hopital-dcss.org
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