Sinus pilonidal

Le but de cette fiche est vous expliquer brièvement une pathologie et ses principes de prise en charge. Elle ne se substitue pas à la consultation médicale qui seule permet une prise en charge adaptée à votre cas.

Comment diagnostique-t-on le sinus pilonidal ?

Le sinus pilonidal est une affection fréquente, principalement de l’adulte jeune, intéressant la région sacrococcygienne. Il s’agit d’une suppuration aigue ou chronique parfois désignée sous les termes de kyste pilonidal voire kyste ou fistule sacrococcygienne, ce dernier terme n’étant pas approprié car il n’y pas de lien vers le sacrum ou le coccyx.

Les symptômes sont dominés  en phase aigüe par une douleur et une tuméfaction inflammatoire plus ou moins importante du haut de la fesse et parfois de la fièvre.  L’évacuation de pus permet de soulager la douleur mais en l’absence de prise en charge des récidives surviennent se manifestant par une tuméfaction de plus en plus volumineuse et douloureuse soulagée par l’évacuation spontanée de pus par la fossette ou par un ou plusieurs orifices situés dans le pli inter fessier ou à distance

Le médecin fait facilement le diagnostic à l’interrogatoire puis à l’examen clinique proctologique en mettant en évidence des fossettes du pli inter fessier, de taille variable souvent ponctiformes, centrées ou non par un poil associées à un abcès et éliminant une communication vers l’anus.

Quel traitement en cas de sinus pilonidal ?

L’objectif du traitement est de soulager la douleur en phase aiguë, d’éviter la diffusion de l’infection et d’empêcher les récidives.

  1. Traitement aigu en phase d’abcès  

Le traitement en phase aigüe repose

  • Sur l’incision de l’abcès et l’évacuation du pus qui soulage immédiatement le patient. Une consultation aux urgences proctologiques est ainsi souvent nécessaire.
  • Des antalgiques adaptés à l’intensité de la douleur
  1. Traitement chirurgical

Il est indiqué à froid pour empêcher la récidive de la suppuration et surtout son extension et sa pérennisation.

    1. Principe

Son principe est d’enlever toutes les fossettes du pli inter fessier et toute la cavité infectée. Cette technique a le plus faible tôt de récidive au prix d’une cicatrisation longue avec des soins quotidiens et d’une limitation de l’activité. Le traitement est réalisé au bloc opératoire en ambulatoire, sous rachianesthésie ou anesthésie générale.

    1. Suites opératoires

La cicatrisation est obtenue en 4 à 8 semaines, voire plus en fonction de la taille du sinus pilonidal.

Des soins infirmiers quotidiens sont indispensables et conditionnent le résultat de l’intervention. Le but est de guider la cicatrisation sans enfermer au fond de la plaie des logettes de pus. Il est important d’organiser les soins infirmiers à domicile avant la chirurgie et avant la sortie de l’hôpital pour pouvoir les débuter dès le lendemain.

La douleur post-opératoire est variable, souvent peu intense. A la sortie de l’hospitalisation, une ordonnance d’antalgiques de différents paliers est remise au patient. Ces traitements permettent d’anticiper la douleur ou de la calmer et peuvent être ajustés lors des consultations post-opératoires.

Un arrêt de travail ou diminution des activités pendant une quinzaine de jours, voire beaucoup plus, est souvent nécessaire.

    1. Les complications post-opératoires

Les complications post-opératoires sont rares mais peuvent survenir:

  • Une rétention d’urine peut survenir le jour de l’intervention ou assez précocement en post-opératoire. Elle pourra nécessiter un sondage urinaire et une prise en charge en urologie.
  • Des saignements post opératoires en faible quantité sont habituels car la plaie est ouverte mais des saignements abondants nécessitant une intervention chirurgicale sont exceptionnels.
  • Une infection de la plaie peut survenir. Si une rougeur et un gonflement de la plaie apparaissent surtout avec de la fièvre il est indispensable de consulter sans délai.

La véritable complication est l’échec du traitement parfois malgré des soins infirmiers de qualité et la surveillance de la cicatrisation dirigée. La récidive peut survenir dans environ 5% des cas et nécessiter une nouvelle intervention.

Note d’information 

Dans un souci permanent d’évaluer et améliorer nos pratiques et nos connaissances, nous pouvons être amenés à étudier de manière rétrospective, à des fins de recherche, les données cliniques et paracliniques figurant dans le dossier médical des patients pris en charge par les praticiens du service de proctologie.