Le but de cette fiche est vous expliquer brièvement une pathologie et ses principes de prise en charge. Elle ne se substitue pas à la consultation médicale qui seule permet une prise en charge adaptée à votre cas.
Comment diagnostique-t-on un cancer du rectum ?
Il s’agit d’un cancer développé au niveau du rectum qui est le dernier segment du tube digestif reliant le colon à l’anus. Il ne doit pas être confondu avec le cancer de l’anus dont le type histologique et la prise en charge sont différents.
Le cancer du rectum se développe le plus souvent à partir d’un polype du rectum, il s’agit le plus souvent d’un adénocarcinome.
Il peut se manifester par :
- la survenue de douleurs abdominales
- la présence de sang dans les selles
- une alternance entre diarrhée et constipation
- une envie constante d’aller à la selle
- des douleurs au niveau du rectum
- la détection d’une masse à la palpation de l’abdomen ou au toucher rectal (palpation de l’intérieur du rectum avec l’index)
- une dégradation inexpliquée de l’état général se manifestant notamment par une perte de poids et d’appétit, une diminution de la prise alimentaire et de la fatigue.
La présence de symptômes, en particulier persistants, doit amener à consulter.
Le cancer colorectal fait l’objet d’un dépistage organisé par recherche de sang occulte dans les selles tous les 2 ans entre 50 et 75 ans ou par coloscopie en cas d’antécédents familiaux ou personnels de polypes ou de cancer du côlon ou du rectum. La participation au dépistage du cancer colorectal permet de le découvrir à un stade précoce et d’augmenter considérablement les possibilités de guérison.
Quelle prise en charge et traitement du cancer du rectum ?
Le diagnostic précoce d’un cancer du rectum reste le meilleur garant d’une guérison.
La consultation avec le spécialiste aboutit à un bilan précis nécessitant la réalisation d’une coloscopie pour faire un prélèvement de la lésion et des examens d’imagerie. La prise en charge se fait conjointement par les gastroentérologues, chirurgiens digestifs, oncologues de l‘établissement et par des radiothérapeutes partenaires si nécessaire.
Au terme de ce bilan, la stratégie de prise en charge est décidée en fonction du stade de la lésion et du terrain au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire.
La surveillance après traitement est primordiale, notamment pendant les trois premières années.
Un dépistage familial doit être réalisé car le risque de cancer colorectal est augmenté chez les apparentés au premier degré.
En quoi consiste une exérèse locale ?
Ce traitement est réservé aux petites lésions superficielles du rectum sans envahissement de la couche sous muqueuse.
La tumeur est réséquée :
- soit par résection endoscopique pendant la coloscopie
- Soit par exérèse locale chirurgicale par voie trans-anale
Puis la lésion est analysée en totalité au microscope. Après cette analyse un traitement complémentaire est parfois nécessaire.
Chirurgie
Il s’agit de l’exérèse du rectum, dite « proctectomie » très souvent associée à l’exérèse du mésorectum (tissu graisseux entourant le rectum) et d’un curage ganglionnaire. Cette option sera discutée en fonction des caractéristiques de votre tumeur.
D’autre part, une dérivation temporaire du flux fécal peut être recommandée en fonction de la localisation exacte de la tumeur.
Radiothérapie et chimioradiothérapie
L’association d’une irradiation et d’une chimiothérapie concomitante est souvent recommandée en fonction de la taille de votre tumeur et l’atteinte ganglionnaire, avant la chirurgie d’exérèse.
La radiothérapie seule avant la chirurgie peut être également une option.
L’objectif de ces traitements avant votre chirurgie est de diminuer la fréquence des récidives locales.
Chimiothérapie
Une chimiothérapie seule peut être discutée pour les tumeurs qui ne sont pas opérées d’emblée.
Une chimiothérapie peut être indiquée en traitement après votre chirurgie en post opératoire. Le traitement postopératoire dépend de l’analyse de la pièce opératoire et du traitement reçu en préopératoire.
Dans tous les cas, la prise en charge est discutée et validée en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), en pré- puis en postopératoire et chaque étape où des décisions importantes doivent être prises.
Essai clinique
La participation à un essai clinique peut également vous être proposée.
Note d’information
Dans un souci permanent d’évaluer et améliorer nos pratiques et nos connaissances, nous pouvons être amenés à étudier de manière rétrospective, à des fins de recherche, les données cliniques et paracliniques figurant dans le dossier médical des patients pris en charge par les praticiens du service de proctologie.