Tumorectomie

Votre chirurgien vous a proposé une intervention chirurgicale appelée tumorectomie. Ce document a pour but de vous expliquer les principes de cette intervention. Il ne remplace en aucun cas le dialogue avec votre chirurgien à qui vous devez poser toutes les questions qui vous préoccupent.

QU’EST CE QU’UNE TUMORECTOMIE ?

La tumorectomie consiste à enlever la partie du sein où une tumeur maligne ou bénigne a été localisée. Il s’agit d’une chirurgie conservatrice. Elle a pour but de retirer toute la lésion avec une marge de tissu autour. Elle permet de pratiquer un remodelage du sein avec la glande restante.

QUELLES SONT LES INDICATIONS D’UNE TUMORECTOMIE ?

Voici les indications principales de tumorectomie mammaire: - tumeur maligne unique n’occupant pas un volume trop important dans le sein - après chimiothérapie ou hormonothérapie première en fonction de la régression tumorale -lésions à risque de cancer du sein -certaines tumeurs bénignes Cette intervention s’intègre dans un programme de soin qui vous sera exposé par votre chirurgien.

AVANT L’HOSPITALISATION :

La tumorectomie se fait, le plus souvent, sous anesthésie générale. Vous serez vue en consultation par un anesthésiste 1 à 2 semaines avant l’intervention chirurgicale. Lors de cette consultation, vous serez informées sur les risques liés à l’anesthésie et la prise en charge de la douleur post opératoire.

Il est indispensable de signaler la prise de médicament contenant de l’aspirine ou ayant une action anticoagulante. Il faut également informer le médecin de l’ensemble des médicaments que vous prenez, de l’existence d’allergie connue et de tous vos antécédents personnels et familiaux. Vous devez également ramener le résultat de la prise de sang prescrite par votre chirurgien.

COMMENT SE DÉROULE L’HOSPITALISATION ?

L’entrée à l’hôpital a lieu, le plus souvent, la veille de l’intervention. S’il s’agit d’une chirurgie ambulatoire, vous entrerez le matin même de l’intervention. Vous devez rapporter tous les examens complémentaires en rapport avec l’intervention en votre possession, en particulier votre dernière mammographie, échographie mammaire et/ou IRM mammaire. Vous serez accueillie par une infirmière du service qui vous installera dans votre chambre et vous donnera toutes les informations pour vous préparez à l’intervention chirurgicale. L’anesthésiste passera vous voir.
 

Repérage préopératoire :

Parfois, il arrive que la lésion à retirer ne soit pas palpable. Dans ce cas, il faut faire un repérage préopératoire pour permettre au chirurgien de retrouver facilement la lésion. Ce repérage est fait par les radiologues la veille ou le matin de l’intervention.

Un fil métallique ou hameçon sera posé au contact de la lésion sous échographie ou mammographie. Parfois un simple marquage cutané au feutre en regard de la lésion repérée par échographie peut suffire.

Vous devrez être à jeun 6 heures avant l’intervention. Une heure avant l’intervention, une prémédication vous sera donnée à base de tranquillisants, si votre intervention n’est pas prévue en ambulatoire, et vous serez conduite au bloc opératoire, une perfusion sera posée et l’anesthésie débutera.

L’intervention chirurgicale :

Elle dure environ 45 minutes. La localisation de la cicatrice varie selon le siège de la lésion et sera faite le plus esthétiquement possible. La tumeur est retirée avec une marge de glande autour ou marge de sécurité. Puis le sein est remodelé pour lui laisser une forme harmonieuse.

Si un geste chirurgical sur les ganglions axillaires est nécessaire, il sera pratiqué dans le même temps avec une deuxième incision dans l’aisselle ou parfois par la même incision.

Le plus souvent, lors d’une tumorectomie, la mise en place d’un drain ou redon n’est pas nécessaire.

Qu’est qu’un examen extemporané ?

Dans certains cas, lorsqu’il n’y a pas eu de biopsie préalable ou si cette biopsie ne permet pas de poser un diagnostic suffisamment précis, une analyse de la tumeur est effectuée par un anatomo-pathologiste pendant l’opération pour en connaître la nature. Cependant, cet examen en temps réel ne permet pas toujours de nous apporter un diagnostic certain et ne nous apporte pas tous les renseignements importants pour la suite du traitement. C’est pourquoi, une analyse plus poussée est toujours effectuée après l’intervention. Dans le cancer du sein, cette analyse peut montrer que la tumeur est plus étendue que supposée avant l’intervention ou que les marges de sécurité ne sont pas suffisantes. Il faut alors pratiquer une deuxième intervention pour compléter le geste chirurgical. Votre chirurgien vous proposera alors soit une reprise chirurgicale plus large soit une ablation de tout le sein.

Après l’intervention :

Vous passerez 1 à 2h en salle de réveil où la surveillance postopératoire sera faite avant de retourner dans votre chambre.

Des médicaments contre la douleur vous seront systématiquement prescrits et seront adaptés à l’intensité de la douleur que vous pouvez ressentir.

La douleur est variable selon les patientes mais en général reste modérée. Après les 24 premières heures, la douleur spontanée est minime et seule persiste une douleur à la palpation de la zone opérée.

Le ou les jours suivants l’intervention, les médecins et du service feront la visite tous les jours pour vous examiner et prescrire des soins si nécessaires.

Dès le lendemain de l’intervention : la cicatrice est désinfectée et laissée à l’air libre, la perfusion est retirée et l’alimentation est reprise.

La sortie :

En l’absence de drain, vous sortirez le lendemain de l’intervention.

S’il s’agit d’une chirurgie ambulatoire, vous sortirez le soir de l’opération après accord de l’anesthésiste et du chirurgien, à condition qu’un proche vienne vous chercher.

Si un curage axillaire a été pratiqué, votre sortie est conditionnée par l’écoulement dans le drain de redon, la cicatrisation et votre état général. Vous serez alors hospitalisée 3 à 7 jours.

L’ablation du drain se fera sur prescription médicale. Lorsque le drain est retiré et si votre état le permet, vous êtes autorisée à sortir.

La sortie à domicile avec le drain est possible et n’est pas dangereuse. Dans ce cas, la conduite à tenir vous sera clairement expliquée.

Nous vous remettrons : une ordonnance d’antalgiques et d’autres médicaments dont des anticoagulants si nécessaires et des consignes pour les soins de cicatrices.

La date de la consultation postopératoire avec votre chirurgien vous sera également donnée. En général, les fils de sutures sont résorbables.

Retour à domicile

La cicatrice nécessite seulement une toilette soigneuse tous les jours à l’eau et au savon suivie d’un séchage minutieux. Vous pouvez prendre des douches mais nous vous conseillons d’attendre 1 mois avant de prendre un bain ou d’aller à la piscine. Vous pourrez reprendre vos activités quotidiennes mais devrez attendre l’avis du chirurgien en ce qui concerne une activité sportive.

QUELS SONT LES RISQUES ET LES COMPLICATIONS DE LA TUMORECTOMIE ?

Dans la majorité des cas, la tumorectomie mammaire est une opération courante et simple.

Mais toute intervention chirurgicale présente un risque de complications que nous ferons en sorte de traiter ou de prévenir.

Exceptionnellement, une hémorragie per-opératoire grave, menaçant le pronostic vital, conduira à la réalisation d’une transfusion sanguine ou de dérivés de produits sanguin.

Les complications postopératoires sont rares et nécessitent une prise en charge spécifique.

  • La déformation du sein : pour l’éviter, un remodelage du sein est toujours pratiqué. Parfois, selon la localisation et la taille de la tumeur et le volume du sein, une asymétrie peut persister. Elle reste minime dans la majorité des cas.
  • La lymphocèle : c’est une poche de lymphe qui se forme sous la cicatrice. Elle peut nécessiter une ponction évacuatrice. Lors de votre hospitalisation, il vous sera remis un numéro de téléphone à appeler en cas de besoin.
  • L’hématome : c’est une collection de sang dans la zone opérée qui peut parfois nécessiter une reprise chirurgicale.
  • L’abcès : c’est une infection du site opératoire qui peut conduire à des soins locaux mais aussi parfois à une reprise chirurgicale.
  • La nécrose cutanée : c’est une souffrance cutanée qui peut retarder la cicatrisation en particulier après une radiothérapie. Une désunion de la cicatrice est alors possible et implique des soins locaux prolongés.
  • Phlébite et embolie : elles sont prévenues par le port de bas de contention et si besoin par un traitement anticoagulant. Les prescriptions seront faites lors de la consultation d’anesthésie.

En postopératoire, en cas de fièvre, d’écoulement important, de douleurs notoires en particulier dans les mollets ou de tout autre symptôme, il faut informer votre médecin.

Les complications liées au curage axillaire vous sont expliquées dans la fiche d’information relative à ce geste chirurgical remise par l’infirmière.

QUEL TRAITEMENT COMPLEMENTAIRE APRES TUMORECTOMIE POUR CANCER DU SEIN ?

La chirurgie conservatrice s’accompagne toujours d’une radiothérapie complémentaire.

Les autres traitements complémentaires que sont la chimiothérapie et l’hormonothérapie peuvent être nécessaires. Dans tous les cas, ces traitement sont décidés et proposés de manière collégiale après discussion de votre dossier avec les résultats définitifs d’analyse histologique lors de notre réunion de concertation pluridisciplinaire hebdomadaire qui réunit au moins un chirurgien, un radiothérapeute et un oncologue médical.

Lors de la consultation postopératoire, votre chirurgien vous fera part des propositions thérapeutiques vous concernant. Les rendez-vous nécessaires à la mise en place du traitement complémentaire avec un radiothérapeute et/ou un oncologue auront été également prévus.