La vaccination en cas de MICI
De manière générale, il est recommandé de :
- Pratiquer les rappels prévus par le calendrier vaccinal : https://www.sante.gouv.fr/calendrier-vaccinal.html
- Respecter les vaccinations obligatoires selon les professions
- Vacciner contre le VHB les patients non immunisés et à risque
- Vacciner contre le VZV les patients non immunisés
- Respecter l’obligation de vacciner contre la fièvre jaune les patients séjournant ou devant séjourner en zone d’endémie (attention c’est un vaccin vivant contre-indiqué sous traitement immunosuppresseur, cf infra)
- Vacciner contre l’HPV les jeunes filles et femmes (<19 ans) et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (< 26 ans).
En plus de ces recommandations générales, il est recommandé de vacciner les patients immunodéprimés (définit selon vos traitements) contre :
- La grippe saisonnière : tous les ans
- Le pneumocoque : 2 vaccins initiaux à 2 mois d’intervalle (prevenar 13 puis Pneumovax), puis rappel tous les 5 ans
En cas d’immunodépression, certains vaccins vivants sont contre-indiqués
Si la vaccination par un vaccin vivant est envisagée, il faut interrompre le traitement immunosuppresseur avant (3 mois) et après (3 semaines) : cela doit être discuté au cas par cas avec votre médecin.
Principaux vaccins vivants atténués contre-indiqués en cas d’immunosuppression : BCG, ROR, Rotavirus, Varicelle et zona, Fièvre jaune, Polio orale, Grippe (par voie nasale uniquement)
Pour les patientes traitées par anti -TNF pendant la grossesse, les vaccins vivants atténués (BCG-ROR et Rotavirus) chez le nouveau-né doivent être différés après l’âge de 1 an.
La vaccination contre le SARS-CoV-2 (COVID-19)
En accord avec le GETAID, la Société Nationale Française de GastroEntérologie (SNFGE) et les recommandations internationales des autorités sanitaires, nous recommandons à tous les patients atteints de MICI, considérés comme immunodéprimés, qui n’ont pas d’allergie connue aux vaccins, de se faire vacciner contre le SARS-CoV-2 en utilisant un vaccin à ARNm.
Les traitements des MICI que sont les immunosuppresseurs, les biothérapies et/ou les inhibiteurs de Janus kinase ne semblent pas associés à un sur-risque de développer une forme sévère de COVID-19. Ces données rassurantes sont mises à jour de façon régulière.
Il n’y a, à ce jour, aucun élément suggérant que la vaccination favorise la survenue de poussée de MICI ou aggrave une poussée déjà existante.
Et pour les patients immunodéprimés ?
A l’heure actuelle, les études suggèrent que les patients immunodéprimés pourraient avoir une immunité vaccinale moins forte que dans la population générale.
En conséquence, il est recommandé pour les patients traités par azathioprine ou méthotrexate et traités par chimiothérapie associée à une lymphopénie, d’être vacciné avec un vaccin à ARNm et de recevoir 3 doses de vaccin comme la population générale + un rappel (4e dose) à 5 mois.
Pour les personnes sous un immunosuppresseur ne relevant pas de ces catégories (anti TNF alpha par exemple) ou porteuses d’un déficit immunitaire primitif, le rappel (4ème dose) est à discuter au cas par cas.