Spondylarthrite ankylosante

Cette note explicative a pour objet de répondre simplement à la plupart des questions que vous vous posez. Elle ne prétend pas rendre compte de toutes les situations, parfois complexes, tant en ce qui concerne le diagnostic, I'évolution, les traitements, leurs risques, etc...

La spondylarthrite ankylosante, qu'est-ce que c'est ?

La spondylarthrite ankylosante (SPA) (ou pelvispondylite rhumatismale) est un rhumatisme inflammatoire touchant la colonne vertébrale (ou atteinte axiale) et parfois les articulations périphériques (arthrites) ainsi que l’insertion des tendons (ou enthéses).

1. Y a t-il un terrain particulier ?

Le début de la maladie se situe en général entre 18 et 35 ans et est exceptionnel après 50 ans. Il existe une nette prédominance masculine avec une atteinte de 9 hommes pour une femme. Il existe aussi un caractère familial avec la présence d’un antigène HLA B 27.

2. Qu’est ce que l’antigène HLA B27 ?

L’antigène HLA B27 est une protéine que l’on retrouve normalement à la surface des globules blancs de certaines personnes. Il existe un lien statistique entre la présence de cet antigène et la spondylarthrite ankylosante. En effet, l’antigène HLA B27 est retrouvé chez 8% des personnes sans spondylarthrite et chez 60 à 90% des personnes souffrant de spondylarthrite. Cependant, on ne sait toujours pas quel lien existe entre l’antigène HLA B27 et la spondylarthrite.

3. Quels sont les symptômes de la spondylarthrite ankylosante ?

Il existe trois signes rhumatologiques majeurs : l’atteinte axiale, l’atteinte des articulations périphériques et l’atteinte de l’insertion des tendons.

L’atteinte axiale désigne l’inflammation des ligaments de la colonne vertébrale, des articulations sacro-iliaques (articulations situées dans les fesses entre l’os iliaque et le sacrum) et de la partie antérieure de la cage thoracique (articulations sterno-costales). L’atteinte rachidienne se manifeste par des douleurs lombaires, dorsales ou cervicales de rythme inflammatoire (à prédominance nocturne, avec un dérouillage matinal) avec un enraidissement progressif. Pour objectiver cette raideur votre médecin prendra différentes mesures sur chaque partie de votre rachis. L’atteinte des sacro-iliaques se manifeste par des douleurs inflammatoires des fesses, uni ou bilatérale, pouvant irradier à la face postérieure des cuisses et augmentées à la simple pression ou à l’appui monopodal. L’atteinte des articulations sterno-costales se manifeste par des douleurs inflammatoires de la paroi antérieure du thorax pouvant diminuer votre capacité respiratoire. Pour objectiver cet enraidissement votre médecin mesurera votre ampliation thoracique.

L’atteinte des articulations périphériques ou arthrites désigne l’inflammation de la membrane synoviale qui recouvre les articulations. Elle est rencontrée chez 60% des patients souffrant de SPA et est révélatrice de la maladie dans 30% des cas. L’atteinte de la hanche (ou coxite) est la plus fréquente mais toutes les articulations peuvent être atteintes. Elle induit des douleurs inguinales ou crurales (face antérieure de la cuisse) pouvant donner une impotence fonctionnelle importante.

Les manifestations tendineuses sont fréquentes. Elles sont caractérisées par une douleur localisée sur le tendon, réveillée par sa pression et augmentée à sa mise en tension. Tous les tendons peuvent être atteints, mais la localisation la plus classique reste le tendon d’Achille responsable d’une talalgie inflammatoire.

Les manifestations extra-rhumatologiques sont rares en dehors de l’atteinte oculaire. L’uvéite est une inflammation de la partie antérieure de l’œil qui se manifeste par un œil rouge et douloureux pouvant entraîner des cicatrices responsables de troubles de la vision. En cas d’atteinte oculaire vous devez consulter rapidement un ophtalmologue pour mettre en route un traitement efficace.

4. Comment fait-on le diagnostic ?

L’histoire de votre maladie ainsi que l’examen clinique de votre médecin permet de suspecter fortement le diagnostic. Les examens biologiques se résument à la recherche du HLA B27 qui est un critère important. Les examens radiologiques sont guidés par vos douleurs. Cependant, en première intention, votre médecin recherchera une atteinte des articulations sacro-iliaques par une radiographie ou un scanner et une atteinte de la charnière dorso-lombaire (à la recherche de « syndesmophytes »)

5. Quels sont les principes de traitement ?

Les objectifs sont de calmer la douleur et l’inflammation, et de lutter contre un éventuel enraidissement. Il est basé essentiellement sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens et sur les antalgiques. S’ils sont insuffisants, des traitements « de fond » d’action lente peuvent vous être prescrits tels que la salazopirine ou le methotrexate. Récemment, de nouveaux produits (Anti TNF alfa) très efficaces ont permis d’élargir la panoplie des traitements de fond. Ils ne sont actuellement réservés qu’aux SPA résistantes aux autres traitements. Les traitements locaux (infiltrations ou synoviorthèses) sont aussi utiles quand une articulation reste douloureuse malgré un traitement efficace sur les autres articulations. La rééducation a une place très importante dans le traitement. Son but est d’améliorer vos symptômes et de lutter contre les attitudes vicieuses.

Bibliographie :

  • Dougados M et al. Spondylarthrite en en 100 questions. Ed NHA communication.
  • Godeau P, Herson S, Piette JC- Traité de Medecine, 1996, 2121-2126, 3e édition. Ed Flammarion.
  • Kahn M.F, Peltier A.P, Meyer O, Piette J.C- Maladies et syndromes systémiques, 2000, 927-947. Ed Flammarion